mercredi 22 mai 2013

TOKYO - SUMO

Au Kokugikan, le palais national du sumô, dans le quartier de Ryôgoku, à Tokyo, c'est le basho (tournoi) de mai. Le matin, ce sont les rikishis (sumotoris) non-titulaires qui se rencontrent. Devenir titulaire et donc gagner sa vie avec le sumo peut prendre jusqu'à dix ans. Il n'y a que 70 lutteurs titulaires sur environ 900 lutteurs en activité. Chaque lutteur ne livre qu'un seul combat par jour pendant les quinze jours du tournoi. Il y a 6 tournois officiels par an, uniquement au Japon.

Il n'y a pas de catégorie de poids au sumô mais seulement un classement qui prend en compte le nombre de victoires par rapport au nombre de défaites : le banzuke. Le plus léger peut donc affronter le plus lourd. Le poids moyen des champions est de 150 kilos, mais peut atteindre plus de 250 kilos. Le poids est un facteur très important qui influe sur la "force de poussée" mais les facteurs décisifs restent la rapidité des réflexes et la force musculaire. Les nouveaux venus doivent élaborer rapidement des programmes de prise de poids efficaces pour augmenter leur chance de monter dans le classement. Cela peut être très éprouvant et coûteux pour certaines constitutions.


Déjeuner dans le restaurant d'un ancien grand champion, Kirishima, qui a écrit ses mémoires dans un livre très intéressant traduit en français aux Editions Picquier, "Mémoires d'un lutteur de sumô". Le plat emblématique de tous les lutteurs est le chanko nabe, un bouillon de poulet relevé au gigembre dans lequel cuisent du poisson, des crevettes, du tofu, de la volaille, des boulettes, des coquilles saint-jacques, des fish cakes, des nouilles de konjac, du chou, du soja, du gobo, des champignons, des légumes verts de saison, etc... Tellement délicieux qu'il n'est pas difficile à terminer.

En début d'après-midi, les champions arrivent au Kokugikan. D'abord les Jûryô, les titulaires juniors, puis les Maku-uchi, les champions attitrés, et enfin les Ôzekis, grands champions (au nombre de 4) et les Yokozunas champions suprêmes (au nombre de 2). Les deux Yokozunas actuels, Hakuho et Harumafuji, sont mongols.



Il y a dans les titulaires aujourd'hui beaucoup de rikishis étrangers (russes, bulgares, mais en grande majorité mongols, la lutte étant un sport très important en Mongolie).

Le doyhô est un carré surélevé de terre argileuse (reconstruit à neuf pour chaque nouveau tournoi) sur lequel se trouve une aire de combat circulaire de 4,55m de diamètre. Le but du jeu est de mettre à terre son adversaire ou de le faire sortir du cercle en le poussant, le déséquilibrant ou en le soulevant par la ceinture pour le faire pivoter à l'extérieur. On peut aussi lui donner des claques sur le torse et le visage et le prendre à la gorge.


Le shiko est un lent mouvement où chaque rikishi lève le bras puis la jambe d'un côté avant de frapper le sol avec le pied pour recommencer ensuite de l'autre côté et faire mine de chasser les mauvais esprits. Les lutteurs s'y entraînent quotidiennement. Il contribue à développer et maintenir leur souplesse mais aussi leur sens extrême de l'équilibre.





Le jet de sel est censé purifier le sol et exorciser le mal.




14h30: Le dohyô-iri des grand champions vêtus de leurs tabliers de parade. Les hauts-parleurs diffusent le nom de chaque lutteur ainsi que celui de leur écurie(heya).

Entrée en scène du champion suprême mongol Hakuho. En 2007 il est devenu le 69ème yokozuna de l'histoire du sumô et le 6ème lutteur non japonais à accéder à ce stade. Il a 28 ans, mesure 1m92 et pèse 152 kilos.


Entrée en scène du deuxième yokozuna en activité, Harumafuji, lui aussi mongol. Il a été promu en 2012. Il est le 70ème yokozuna. Il a 29 ans, mesure 1m85 et pèse 133 kilos.





Les rikishis ont énormément d'admiratrices.



Les matchs des grands champions sont sponsorisés par diverses entreprises qui font de la publicité sur bandeaux de soie pendant la préparation des lutteurs. A la fin du match, une enveloppe contenant les récompenses offertes par les sponsors est remise au gagnant.

Le dernier match du jour est celui du yokozuna Hakuho contre le grand champion aspirant Aoiyama.

Hakuho gagnera ce match en quelques secondes. Juste après le tachi-ai, c'est à dire le choc de la rencontre des deux corps bondissants des rikishis qui démarre le combat (ci-dessus), Hakuho a fait un pas en arrière et son adversaire s'est étalé de tout son long face contre terre. Le combat ayant été fort bref et peu spectaculaire, quelques spectateurs ont lancés leurs coussin en signe de protestation.

18h: Danse de l'arc pour clore la journée de combat. Elle symbolise la satisfaction des lutteurs qui ont gagnés durant la journée écoulée.

Au revoir Tomoyo-san !




Au revoir Natsuco-san !



Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire